
“Par tradition ils йtaient fixйs au jambage extйrieur des portes dans les maisons juives”, — nous explique la bibliothйcaire principal Tatiana Zaharova. Celle-ci nous amиne vers un autre panneau, oщ il y a un livre datant de 1813 et venant de Smilovitchi qui s’appelle “Kitab”, йcrit en caracter arabic. “Au Bйlarus depuis longtemps les musulmans et les Juifs vivent en paix. Plusieurs livres des Tatars locaux sont йcrits en langue biйlorusse. Les investigateurs des “Kitab” trouvent, que l’йcriture arabe est mieux que les autres pour transmettre les sons de notre parole”.
“Outre les cultures juive et tatare sur nos terres il y avait aussi une riche culture d’ancienne croyance russe”, — nous explique la bibliothйcaire devant une immense armoire en verre remplie d’in-folios. “De l’йpoque de Rzecz Pospolita (nom officiel de la Pologne а la fin du 15-iиme et 18-iиme siиcles), quand les vieux croyants йtaent poursuivis а Moscou, les livres de ceux-ci йtaient publйs dans la ville catholique de Grodno.
En ce qui concerne les Biйlorusses, leurs oeuvres йtaient souvent publiйes а l’йtranger. “Le Voyage sur la Terre Sacrйe” de Mikalai Kchichtof Radziwill Sirotka, publiй en 1614 а Anvers, qui se trouve maintenant au musйe, est un livre йcrit en Europe de l’Est et est devenu un best-seller en Europe Occidentale.
Nйanmoins l’Ouest avait toujours des reprйsentations assez йtranges de notre pays. La preuve les anciens traitйs de la Bibliothиque Nationale. Exemple, dans la “Gйographie” de Bertius, publiй а Lyon en 1616, sur la carte sont marquйs Mosty, Kloczko, Kopil, Lohoschak, Borisovo et mкme Cobrin et Crewa (ce dernier s’est transformй aujourd’hui en village). Que toutes ces villes soient placйs sous le titre “Polonia” est beaucoup moins йtonnant, que l’absence sur la carte franзaise de Minsk, Brest et Grodno, qui йtaient vraiment des grandes villes а l’йpoque.
Mais les passions de la haute sociйtй en France et en Grande principautй Lithuanienne йtaient les mкme а l’йpoque. Si aujourd’hui les automobiles sont un sujet trиs populaire dans les conversations, au XVII-iиme siиcle c’йtaient les chevaux. Et c’est pour cela que les albums sur les chevaux franзais et biйlorusses ne sortaient qu’avec une diffйrence de quelques annйes, mais portaient toujours le mкme nom — “Hippika”.
Il n’y a que trois livres de Fransisk Skorina, qui sont exposйs. Les originaux des йditions de notre premier imprimeur sont exposйs pour la premiиre fois dans l’histoire. Hйlas, on ne peut pas toucher ces livres pour pouvoir se persuader, que devant nous ce sont les vrais autographes de Chagall, Picasso et Dali, et que derriиre les vitres c’est bien l’original du recueil des vers “Vianok” (“Couronne”), que Bogdanovitch (poиte biйlorusse) tenait dans ses mains et oщ il a laissй son autographe... Un autre auteur classique qui йtait si modeste а signer а quelqu’un un volume de ces oeuvres tout simplement: “De la part d’Ivan Bounine”.
Les livres, comme le confirment les piиces exposйes dans le musйe, sont vraiment les meilleurs amis des hommes. Ils gardent pleins de choses secrиtes et intimes: photos des personnes aimйes, cartes postales des amis, notes et programmes thйвtraux, tickets, enveloppes de bonbons. Dans le traitй russe de l’annйe 1748 “Sur la navigation” les bibliothйcaires ont trouvй une lettre, йcrite а la suie, oщ une femme dit а ses enfants, que depuis 1mois et demi elle n’avait aucune nouvelle.
“Le Crйateur d’un livre est l’auteur, le crйateur de son destin est la sociйtй”, a remarquй autrefois Victor Hugo. Mais la sociйtй existe grвce aux livres, qui font les gens raisonables et qui transforme la foule en citoyens, en personnalitйs. Seulement un peuple, qui respecte les livres, peut s’appeler civilisй. La question de la crйation du musйe de la bibliothиque a йtй suspendu en l’air tout l’йtй et qu’il ait йtй ouvert le Jour des connaissances est un certificat et un symbole de la maturitй de sa sociйtй, qui a passй encore un examen.
[i]Alйna Nekrachevitch[/i]