Richard Geshvantl: “Les comptoirs de poisson du marchй Komarovski proposent plus de choix que ceux de Hambourg”

Le cuisinier allemand Richard Geshvantl considиre son travail а Minsk comme une sorte d’йchange culturel entre les peuples allemands et biйlorusses mais cela au niveau culinaire

— Je suis nй en Autriche dans un endroit, qui se trouve а 60 kilomиtres de Zalzbourg.
En 1986 j’ai dйmйnagй en Allemagne Occidentale pour habiter chez ma femme. Avant cela, pendant quatre ans j’ai appris l’art de la cuisine, а mon avis, dans la meilleure йcole d’hфtellerie а Zalzbourg. Aprиs cela je ne restais jamais longtemps а la mкme place а fin de continuer а apprendre chez les meilleurs cuisiniers allemands.

— Comment vous кtes-vous retrouvйs а Minsk?

— Grвce au hasard. L’automne dernier dans un journl allemand j’ai vu une annonce du Centre international d’instruction de la capitale du Bйlarus qui cherchait pour le restaurant “Westphalie” un cuisinier allemand avec une bonne connaissance de la cuisine de la Rhйnanie du nord et de Westphalie. Je me suis intйressй а cette annonce et j’ai tйlйphonй. La proposition m’a semblй intйressante non seulement du cфtй financier mais encore par la possibilitй de voir un pays inconnu et faire connaissance avec ses traditions, ses coutumes et, biensыr, avec l’art culinaire du peuple slave.

— Que saviez-vous а l’йpoque du Bйlarus?

— Trиs peu de choses. Mes connaissance sur votre pays ne sortaient pas du cercle des idйes-clichйs, rйpandues а l’Ouest sur la vie dans les rйpubliques de l’ancienne Union Soviйtique, qui n’йtaient pas du tout faites d’йloges et ne correspondaient peu а la rйalitй. Je savais aussi que le Bйlarus йtait entre la Russie et la Pologne, donc, je n’avais que des renseignements sur un plan gйnйral.

— Donc, ce voyage а Minsk a йtй une aventure pour vous?

— D’un cфtй, oui. Mais de l’autre cфtй, pour moi, mon arrivйe dans ce pays est devenu comme un йchange culturel entre le peuple allemand et biйlorusse. Car ce qui est trиs importante pour moi, c’est de faire connaissance avec votre culture alimentaire et les recettes des plats nationaux, ainsi que la connaissance avec les particularitйs de la cuisine locale.

— Quel est le but de votre invitation а Minsk?

— Si le restaurant porte le nom “Westphalie”, son menu doit se distinguer de celui des autres restaurants de Minsk et cela grвce aux plats traditionnels des terres de Rhйnanie du nord et de Westphalie. Donc, mon but est de faire connaоtre aux Biйlorusses la cuisine de la rйgion de Westphalie et de proposer ce qu’ils ne pourront goыter nulle part ailleurs dans la ville de Minsk. Donc, finalement, attirer plus de clients. C’est une approche moderne, l’approche de marchй.

A mon avis, n’importe quel restaurant de premiиre classe, comme le “Westphalie”, doit йlaborer sa propre stratйgie d’affaires. En d’autres termes, il faut, crйer un menu constant et prйvoir а titre de supplйment diffйrentes variantes culinaires. Ainsi, par exemple, au “Westphalie” lors des fкtes du Noёl et du Nouvel An nous avons organisй la semaine du canard de Noлl. Dans l’immйdiat nous allons prйsenter aux clients des plats lйgиrs, parmi lesquels on trouvera des salades. Cet йtй pendant la tenue du championnat de football, qui aura lieu en Allemagne, nous organiserons une autre action culinaire spйciale.

— Vos premiиres impressions sur le Bйlarus et sa capitale?

— Le 20 novembre de l’annйe passйe je suis arrivй dans votre capitale. Elle m’a beaucoup plu, c’est une ville propre, confortable et hospitaliиre. Je travaille six jours par semaine et pour cette raison je n’ai pas beaucoup de temps libre, mais j’ai quand mкme pu voir certaines choses. J’ai йtй vraiment impressionnй par le marchй central “Komarovski”. J’ai jamais vu de si grand marchй proposant de la viande fraоche et des volails, des lйgumes et des fruits. En Allemagne nous avons l’habitude d’acheter de grandes quantitйs de produits avant les fкtes. Ici c’est pas pareil. Mais ce qui m’a impressionnй le plus, c’est la richesse des comptoirs avec du poisson, mкme dans la ville portuaire de Hambourg je n’ai jamais vu cela.

— Que pensez-vous de l’йcole d’art culinaire du Bйlarus?

— Mes impressions sont assez fortes. A l’Ouest nous sommes obligй d’йconomiser le temps et nous nous sommes habituйs il y a longtemps que nous prйparons des plats а demi-fabriquйs. Mais vous, vous utilisez toujours les produits primaires.

— Qu’est-ce qu’il y a de commun entre les cuisiniers allemands et biйlorusses?

— Ce qui les unie c’est une large utilisation de la pomme de terre dans la prйparation des plats. Dans la cuisine allemande on peut trouver des plats ressemblants а vos cйlиbres draniki ou deruni dans les pots. Les Biйlorusses, comme les Allemands, aiment beaucoup les plats а base de cochon.

— Que signifie “alimentation correcte et saine а l’allemande”?

— Chez vous je n’ai pas remarquй cette mode. Je pense, que cela s’explique par le fait que les gens travaillent physiquement et leur organisme peut assimiler ces produits riches en calories. La plupart des Allemands ont un travail sйdentaire, ils viennent aux bureaux et ils bougent trиs peu dans la journйe de travail, le soir ils se mettent devant la tйlй. Donc, nos problиme de santй viennent d’ici.

Mais а mon avis, chaque personne doit manger de sorte а se sentir bien et de ne pas souffrir de la faim et constamment avoir envie de manger quelque chose, c’est-а-dire, qu’il ne faut pas кtre en lutte avec soi-mкme.

— Je suis retournй plusieurs fois en Allemagne et j’ai gardй l’impression que les Allemands sont de grands amateurs des brasseries et des restaurants, oщ ils vont avec leurs amis ou leurs collиgues aprиs le travail ou les jours fйriйs pour boire de la biиre et bien manger. Est-ce qu’aujourd’hui les Allemands s’йloignent de la tradition de la biиre?

— Je pense pas, car, en effet, les Allemands aiment toujours les brasseries, quand ils ont du temps libre, mais la vie apporte ses correctifs. Maintenant l’йconomie de l’Allemagne n’est pas dans ses meilleurs jours et pour cela plusieurs habitants du pays sont obligйs de partager leur budget familial en faisant attention, йconomiser mкme sur les bagatelles, c’est pourquoi ils visitent moins souvent les restaurants, les cafйs et les bars, et cela а fin de garder de l’argent pour deux choses sacrйs а chaque Allemand: l’automobile personnel et le repos, de prйfйrence, а l’йtranger. Quant а la biиre, ce n’est pas partout en Allemagne qu’elle est boisson nationale. On boit beaucoup de biиre en Baviиre, mais on prйfиre le vin de pomme dans la rйgion de la ville de Francfort. Les Allemands du nord aiment beaucoup la vodka а base de pain. Lа, oщ on cultive le raisin, on boit essentiellement du vin.

— Pour devenir un cйlиbre cuisinier, faut-il avoir du talent а la naissance ou peut-on le maоtriser?

— Je pense, qu’on ne peut assimiler la profession de cuisinier comme, par exemple, la profession de peintre ou de charpentier. Parce que quand on construit une maison, on doit se tenir strictement dans les rиgles du travail et les normes dйfinies, sans s’йcarter. Pour la prйparation dans la cuisine tout est diffйrent. Mais l’essentiel est qu’il faut cuisiner avec amour, car si tu le fait en йtant irritй ou fachй, il y a peu de chance, que les clients soient contents.

— Quelles sont les recettes, que vous avez appris au Bйlarus?

— J’ai beaucoup aimй vos soupes, surtout la solianka et le borchtche. En Allemagne ces plats sont aussi prйsents dans les menus de plusieurs restaurants, mais ils ont un autre goыt. J’ai aussi aimй vos draniki et certains plats de poisson. En bref, la cuisine biйlorusse m’a agrйablement йtonnй et m’a beaucoup rйjoui.

Irina Trofilova
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