On dirait une armйe unie

Aux manoeuvres prиs de Brest (Bйlarus) les militaires russes et biйlorusses se comprenaient а demi-mot
Les experts de Moscou ainsi que ceux de Minsk йtudieront longtemps les dйtails des exercices russo-biйlorusses d’йtat-major “ Bouclier de l’Union 2006 ”.

Au cours de presque dix jours les satellites-espions de l’OTAN ont attentivement suivi les йvйnements а la frontiиre nord-est de l’Alliance. De plus, une quarantaine d’observateurs militaires йtrangers ont envoyй les rapports de chaque йtape des manoeuvres а leurs йtats-majors.

— Je ne prends pas sur moi de commenter les actions des soldats russes et biйlorusses, mais tout officier observe toujours avec intйrкt un tel show, — a dit avec diplomatie de la phase finale des exercices au polygone Obuz-Lesnovski prиs de Brest le lieutenant-colonel Rainer Remmert, attachй militaire de l’Allemagne d’Allemagne au Bйlarus.

On vole chez des amis, а l’Ouest

Le reprйsentant de Bundeswehr a йvidemment fait le modeste car lui et les autres observateurs n’avaient pas dйtachй les yeux de l’oculaire de leurs camйras vidйo pendant toute une heure oщ les unitйs accomplissaient leurs missions sur la terre et dans le ciel. Les observateurs s’intйressaient littйralement а tout — l’apprentissage du personnel, l’organisation du commandement et de la coopйration des deux armйes et, bien sыr, un nouveau matйriel de combat prйsentй pour la premiиre fois au grand public. Sergueп Ivanov, ministre de la Dйfense de la Russie, et son homologue biйlorusse Lйonid Maltsev ont signalй que les exercices n’йtaient dirigйs contre aucun pays concret ou un groupe de pays. Cependant, on devinait facilement qu’aux manoeuvres les reprйsentants de l’OTAN se voyaient plutфt parmi nos adversaires que parmi nos alliйs.

Le “Bouclier de l’Union 2006” est un entraоnement unique mкme dans le cadre de la coopйration militaire russo-biйlorusse. Le groupement militaire rйgional de l’Union Russie-Bйlarus n’avait jamais exercй des objectifs de la dйfense а une йchelle pareille et de telles forces. Au total, 8800 militaires, plus de 40 chars, prиs de 180 autos blindйes, 70 canons et lance-missiles, 36 avions et 12 hйlicoptиres ont participй aux exercices. Pour que les exercices d’йtat-major soient plus proches d’une situation rйelle, on avait dйployй des organes de la dйfense territoriale et avait opйrй la mobilisation de plusieurs centaines de militaires de rйserve dans les rйgions biйlorusses de Grodno, de Brest, de Moguilev et de Gomel. Les soldats de rйserve (on les appelle “maquisards”) ont participй aux combats d’exercice cфte а cфte avec les soldats du groupement rйgional.

Enfin, il est а noter un transport massif des troupes а l’Etat voisin. Prиs de 1800 soldats de la 20-иme armйe de toutes armes des Forces armйes de la Fйdйration de Russie y compris le matйriel et l’armement rйglementaires avaient йtй transfйrй dans le plus bref dйlai sur trois polygones biйlorusses. Des avions de l’aviation stratйgique russe йtaient partis de la ville d’Engels (Saratov) et avaient simultanйment atterri sur les aйrodromes biйlorusses “Matchoulichtchi” et “Baranovitchi”. Un peu plus tard des experts ont comparй le redйploiement des troupes et du matйriel dans la zone des combats d’Europe orientale avec les exercices d’йtat-major les plus uniques des derniers ans — “Mobilitй 2004”.


Ennemis du “pays de Boug”

D’aprиs la lйgende, le Bйlarus aurait йtй divisй en deux pays — un pays ambitieux de Boug et un pays йpris de libertй de Dvina. Le premier aurait dйcidй d’arracher un morceau du territoire voisin et y aurait implantй ses troupes. Un certain pays de Dnepr fidиle а son obligation alliйe serait venu en aide au pays de Dvina. On devine facilement qui aide qui : la Russie vient а l’aide du Bйlarus. Le pays de Boug pose plus de problиmes de dйfinition. Lorsque le correspondant du “Bйlarus” a demandй aux gйnйraux quel ennemi concret йtait entendu sous ce nom, ils n’ont pas donnй de rйponse exacte. “C’est un adversaire йventuel et en rйalitй tout agresseur peut l’кtre. Ce n’est qu’un agresseur, c’est pourquoi nous exйcutons des objectifs de la dйfense”, — a rйsumй un haut fonctionnaire du Ministиre de la Dйfense de la Russie.

Cet йtat de choses aurait entiиrement satisfait le prйsident biйlorusse Alexander Loukachenko qui est spйcialement arrivй au polygone Obuz-Lesnovski observer l’йtape finale des manoeuvres. Il n’a pas commentй aux journalistes tout ce qu’il avait vu, mais il йtait йvident que le Commandant en chef biйlorusse йtait content de l’apprentissage des troupes. Mкme le temps couvert n’a pas pu empкcher cette heure de feu et de tonnerre. L’йtape terrestre des exercices se passait au pied d’une colline, et d’un lieu d’observation couvert les hфtes de marque voyaient des colonnes de chars et de fusiliers motocyclistes passant а l’attaque, des systиmes d’obus а rйaction traзant des unitйs de canons et de missiles montrant les dents en obus. A cette occasion, les pilotes planaient un peu plus bas. C’e n’est qu’un Toupolev-160 qui, pour des considйrations de sйcuritй, n’a pas montrй son nez long des nuages et a seulement grondй quelque chose de terrible dans les airs.

Ce qui a donnй du charme aux exercices passйs, c’est un nouvel hйlicoptиre russe Mi-28N “Chasseur de nuit”. Deux hйlicoptиres de ce modиle йtaient arrivйs au Bйlarus du centre-йcole de Torjok. Les “Chasseurs de nuit” ont participй pour la premiиre fois dans un show de combat si reprйsentatif en apportant de l’appui aux contre-attaques de chars et d’infanterie et en lanзant des missiles а l’adversaire йventuel. C’йtait assez hardiment et il йtait difficile de croire que l’hйlicoptиre est considйrй comme la machine а hйlices la plus protйgйes du monde. Son corps est entiиrement blindй, et le verre de la cabine de pilote rйsiste aux balles de 12 millimиtres. On y ajoute une solide puissance de feu de l’hйlicoptиre — un canon de 30 millimиtres, des missiles antichar guidйs par radar, un dispositif de pose des mines, des missiles autoguidйs а laser “Vikhr”, des bombes а charge extйrieure.

C’est bien dommage que l’aviation lйgиre de l’armйe de terre n’ait pas de notion “hйlicoptиre de la cinquiиme gйnйration”. Le Mi-28N y appartiendrait absolument, — n’en doute pas Vladimir Mikhaпlov, Commandant en chef des Forces aйriennes russes. Il n’a pas exclu que les Forces armйes biйlorusses s’en armeraient dans un avenir prйvisible.

Viktor Rotmistrov
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