IOSSIF PRONKO, L’ARGENTIN DU BЙLARUS

Le destin des gens qui se trouvant dans le flux migratoire transcontinental est diffйrent. Aujourd’hui parmi nous vivent non seulement les tйmoins de ces йvйgnements mais encore les participants de ces transmigrations. Un de ceux-ci est opйrateur а la tйlйvision biйlorusse, Iossif Pronko pendant 45 ans a travaillй comme correspondant dans les rйgion
Retrouvant une deuxiиme Patrie

Iossif Pronko ou Jose, comme l’appellent ses amis et sa famille, est nй au Paraguay en 1940. Son pиre et ses deux frиres ont йmigrй en Amйrique du Sud avant la deuxiиme guerre mondiale. Lа-bas ils ont tentй de cultiver des lйgumes, mais la terre n’йtait pas adaptйe pour cela. Alors la famille d’Iossif a dйmйnagй en Argentine. А Buenos-Aires ils travaillaient comme boulangers. Le travail йtait dure, ils travaillaient quelques jours de suite sans dormir. Ils ont quand mкme rйussit а accumuler de l’argent pour construire leur maison. Entre temps Iossif a fini l’йcole et est entrй au collиge polytechnique, mais n’a pas pu finir ses йtudes. А l’йpoque, la revue “Ogonek” (“Feu”), trиs populaire dans le milieu йmigrant, les appelait а revenir sur leur terre natale. En 1957 la famille a dйcidй de revenir en URSS. 1200 personnes sont partis pour l’Union Soviйtique, c’йtait le plus grand nombre d’йmigrants d’Argentine. En 20 jours ces voyageurs apprenaient l’hymne de l’URSS en espagnol, pour partager aprиs leur arrivйe avec leurs compatriotes leur joie et dйmontrer leur patriotisme.

Iossif n’a pas oubliй les mots de cet hymne et avec son agrйable ton de baryton le chante а ses curieux collиgues journalistes.

“Quand nous sommes arrivйs et que nous avons commencй а chanter d’une maniиre йmotionnelle l’hymne de l’URSS, les gens dans des douillettes et des bonnets йtaient assis et fumaient, comme s’ils n’entendent rien. Je ne comprenais pas pourquoi. Aucun йmigrant ne s’attendait а pareille rencontre. L’enthousiasme des chanteurs s’est tari aprиs le premier couplet”, se rappelle Jose.

Le pиre d’Iossif est nй dans le village de Domachi du district de Liakhovitchi de la rйgion de Brest. Mais la famille d’Iossif par obligation par les autoritйs de Minsk a йtй expйdiйe au village Gloubokoпe de la rйgion de Vitebsk.
“Dans les clubs soviйtiques а Buenos-Aires nous avons lu dans la revue “Ogonek”, qu’en URSS il y avait tout. Mais en revenant, nous avons vu des gens, qui allaient aux villages avec de grands sacs, dans lesquels, comme nous l’avons appris plus tard, il y avait du pain. C’йtait le pain, qu’ils emmenaient au village!”

Les йtrangers d’hier, aprиs avoir vu cela, sont descendus а la station suivante et sont revenus а Minsk.

L’ aide de Brejnev…

L’Argentin du Bйlarus a tentй de travailler а l’usine et il a mкme reзu la troisiиme catйgorie en tant que serrurier. Depuis son enfance Iossif йtait attirй par les photos et il a demandй а son frиre Vladimir, qui travaillait comme opйrateur, de l’aider а trouver une place dans le studio “Belarusfilm”. D’abord on lui a confiй le poste de manoeuvre: il portait les meubles et dйplaзait les dйcors. Ensuite, il a йtй йclairagiste et seulement aprиs cela il est devenu l’assistant de l’opйrateur. Il semblait, que son rкve s’йtait rйalisй. Ce jeune homme йnergique a йtй remarquй dans le milieu professionnel. Mais trиs vite Iossif a compris qu’il voulait tourner ses chroniques, car les autres genres йtaient ennuyeux pour lui. Un jour а Minsk est arrivй une йlйgation de Chine, accompagnйe par Brejnev, qui а cette йpoque йtait le chef de la Prйsidence du Soviet Suprкme de l’URSS. Pronko, comme assistant d’opйrateur, il devait tourner des plans totaux et moyens. Et c’est lа, qu’est arrivй l’йvйnйment suivant: pendant la prise du film, s’йloignant en arriиre avec sa camйra, Iossif a marchй sur le pied de Lйonid Brejnev. Le journaliste tйlй йtait confus, mais Brejnev lui a donnй une lйgиre tape sur l’йpaule, comme s’il disait “pas grave, je comprends, c’est votre profession”. A ce moment-lа le correspondant d’un journal de Minsk a pris la photo de cet йpisode et l’a offerte le lendemain а Iossif. Malheureusement, avec le temps cette photo s’est perdue.

En 1961, lorsqu’а Brest on a ouvert un nouveau studio tйlй, cette photo a aidй Iossif а avoir une place d’opйrateur. Ceci s’est passй de la maniиre suivante. Il est arrivй а Brest avec un groupe de travail pour tourner le film “Le matin au-dessus du fleuve Boug”. Lа, il a fait connaissance avec sa future femme Ludmila. L’Argentin de Minsk a pris la dйcision de dйmйnager а Brest. Il a fait une demande d’embauche au studio, que le rйdacteur lui a refusй rudement, aprиs avoir appris, que Iossif йtait Argentin, bien qu’il ait un manque de personnel expйrimentй. Et c’est lа, que Brejnev est venu а son aide. Iossif a pris la photo et est parti au KGB.

“J’ai montrй au chef du KGB la photo avec Brejnev et j’ai dis, que cette personne me fait confiance, tandi que le directeur du studio non. Avec la langue j’avais encore des problиmes, j’ai expliquй tant bien que mal, que je me suis licenciй de ma place а Minsk pour me marier et vivre ici”. Une semaine aprиs Iossif a tйlйphonй au studio et a appris, que depuis cinq jours il faisait partie des effectifs. Et Iossif Pronko se rappelle toujours de cette histoire ancienne.

“Lorsque j’ai commencй mon travail а Brest, il n’y avait pas de vrai studio: une seule camйra vidйo pour sept personnes. Alors, nous faisions des йmissions d’essai, mais le 23 septembre 1961 a йtй montrй la premiиre йmission professionnelle du studio de la tйlйvision de Brest. C’est ainsi qu’ а Brest est nйe la tйlйvision”, m’a dit mon interlocuteur, en souriant.
Iossif Pronko est l’opйrateur du premier film sur la vie des aurochs а Bйlavejskaпa Pouchtcha. Ce film a fait sensation en 1964 а Moscou et a йtй expйdiй а Montrйal pour le concours international, plus tard 17 pays ont envoyй des propositions d’achat pour ce film.

“Lors des films, tournйs avant, les aurochs couraient tout le temps. Mais il ne faut pas les faire courir spйcialement pour tourner un film, car ce sont des animaux tranquilles. Nous avons montrй comment ils vivent, nous avons essayй de montrer leur caractиre. Parfois mкme l’auteur de ce film m’empкchait de travailler, car il йtait trиs expressif. Pour йviter cela, je me levais а 4 heures du matins, prenais la voiture et allais au bois pour trouver un endroit tranquille pour pouvoir tourner seul”.

“La tйlйvision c’est ma vie”

Quand Iossif Pronko a eu la possibilitй de revenir en Argentine, il n’en avait plus d’envie. La vie est entrйe dans sa bonne voie. Il avait d’autres intйrкts et, certes, un travail, qu’il aimait.

“Comme je dis, ma premiиre maison c’est mon travail. A la maison je rentre pour dormir et aprиs je revient au travail. Le travail, que j’aime, une femme, que j’aime, de bons amis, c’est tout ce qu’il me faut dans la vie”.
Iossif Pronko dit, qu’il a de la nostalgie de temps en temps. Sur les murs de sa maison il a suspendu des souvenirs d’Argentine et la carte de ce pays. L’Argentin biйlorusse йcoute la radio en espagnol.

“La tйlйvision est ma vie, c’est mon mйtier. Je suis retraitй depuis 5 ans. Mais je reste toujours une personne vivante: je communique, je cours, je tourne des films et je travaille. Si je pars de la tйlйvision, il me faudra ouvrir un studio ou inventer quelque chose d’autre”, a conclu en souriant de maniиre philosophique l’Argentin biйlorusse Iossif Pronko.

Valeria Stasuk
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